Marie.Web.World

Wimbledon 2000

 

 Day 2
mardi 27 juin 2OOO

 Un coup de foudre, trois coups de blues...
(quelques photos)

 

Deuxième jour du plus vieux tournoi du monde. Et deuxième jour pour moi aussi...
Programme chargé, tous mes favoris, à part Lapentti qui a joué - et perdu- hier, sont au programme. Il va falloir jouer serré pour ne rien manquer et avoir une place assise le plus souvent...
Les matchs se présentent ainsi: Gaston GAUDIO joue en 1er match contre Michael CHANG sur le court 4, un mini court. En même temps, sur le court 11 Davide Sanguinetti joue contre un certain Justin Bower. J'irai le voir si Gastón joue rapidement. C'est d'ailleurs sur ce même court court 11 que Hicham ARAZI finira la journée contre Igor Gaudi.
Goran IVANISEVIC joue aussi en dernier match contre Arnaud Clément sur le court 2, court dont mon billet ne permet l'accès qu'en place debout. Aïe, entre Goran et Hicham, un choix risque de s'imposer...
C'est toujours difficile de faire un planning à l'avance, car on ne peut jamais deviner combien de temps peuvent durer les matchs, et les organisateurs peuvent décider à tout moment de changer un match de court. (cf l'année dernière avec Thomas Enqvist...).
Je décide d'arriver plus tôt pour faire un peu moins la queue. J'arrive bien avant 9h; mais je suis pas seule à avoir eu cette idée et la file d'attente est déjà beaucoup + longue qu'hier. J'hallucine, c'est quoi ce peuple!! C'est sûrement pour encourager Tim Henman qui joue son premier tour aujourd'hui... Effectivement, je m'aperçois que la Henmania entrevue l'année dernière a repris de plus belle. On nous distribue des posters de Tim (super...), des drapeaux britons (idem...) et des casquettes de ses sponsors (...). On peut même se faire maquiller. Des volontaires?
Dans la queue, je rencontre un californien qui vient ici pour la 1ere fois. C'est un fan de Chang ... on va donc se retrouver sur le court 4 ensemble, mais dans un camps opposé!! Shame, il ne connaît même pas Gastón!!

11h30: on est dans la place!!
Sur les courts d'entraînement, je crois voir Thomas Enqvist. Mais en m'approchant, je me rends compte que c'est Mikaël Tillström, un compatriote. C'est dingue la ressemblance!! Même revers à 2 mains, même port de tête au service, même blondeur.
Sur les autres courts, il y a beaucoup de français: Mauresmo, Fusai, Escudé, Di Pasquale, Grosjean & C°.
Avec mon "adversaire" californien, on décide d'aller prendre une place sur le court 4. Gros manque de chance sur ce coup là, Rafter jouera un match contre un anglais sur le court 3, court parallèle au notre. L'angoisse... en plus d'avoir les fans de Chang, on aura les fans de Rafter qui vont s'incruster sur notre court pour voir le match du court 3. Il va falloir ruser...
Bien sur, quand on arrive, aucune place assise sur les bancs le long du court. En fait, si. Il reste 2 bancs vides derrière les chaises des joueurs, mais ce sont ceux réservés aux familles, amis et entraîneurs des joueurs. Mais bon, pour le moment, il n'y a personne, alors je m'appuie sur le dossier d'un des bancs. L'américain n'ose pas, les consignes, c'est sacré!!
12h00. Les matchs devraient commencer, mais aucun joueur sur les courts pour le moment. Rafter est le 1er à faire son apparition dans le secteur. Son arrivée est saluée par des "aussie, aussie!!". Andréa Gaudenzi passe aussi par là pour aller rejoindre son court. Chang le suit de prés et arrive sur notre court. Il y a donc un joueur par court... pas assez pour commencer les matchs. Le banc devant moi est encore libre. (tentation...) Ca y est, Gaudio arrive. Ah, Gastón... allez Marie, on se reprend!! Bouge toi, y a la tribu Chang qui veut passer. Quoi, ils veulent prendre MON banc!! Quel sans gêne! Puis 3 autres personnes badgées arrivent; ça doit être le clan Gaudio. Il reste 1 place sur le banc , à coté d'une jeune fille appartenant au clan argentin. Attendons que le match commence avant de tenter l'incruste. Ce serait dommage de se faire virer par un retardataire...
Tiens, revoilà Gaudenzi qui repasse par là. Un problème Andrea?? Il a l'air complètement paumé... il s'adresse à Bruno Rebeuh qui s'apprête à arbitrer le match de Rafter pour lui demander, en français, où est le court 6. Rebeuh lui répond qu'il n'en a aucune idée, qu'il n'a jamais arbitrer dessus. Bien avancé l'italien... je ne sais pas la fin de l'histoire...
Sur le court 3, le joueur anglais arrive enfin. Pat a quelqu'un pour faire joujou, parfait.
Ah, notre match commence. Je n'en peut plus d'être debout dans cette chaleur (tiens, il fait beau aujourd'hui!). Hop, ma décision est prise, je m'assoie à cette place convoitée. Le californien est un peu vert; bein mon gars, fallait prendre ta chance! Mademoiselle ma voisine me fait un grand sourire. Heureusement que c'est le clan de Gaudio; Ca m'aurait "ennuyé" ( c'est rien de le dire!) de devoir applaudir Chang pendant tout le match pour ne pas être remarquée... Je me rends compte rapidement que je suis à coté de la fiancée de Gaudio, son entraîneur, et 2 autres argentins. Que demander de mieux pour suivre le match dans de meilleurs conditions?!

D'un point de vue tennistique, rien de bien réjouissant. Gastón est dans les choux. Chang ne joue pas vraiment bien, mais Gaudio lui fait de tels cadeaux qu'il ne peut pas perdre... Faut dire que l'herbe est une surface assez peu fréquentée par Gastón. Dimanche encore (il y a 2 jours!) il gagnait un tournoi en Allemagne... sur terre battue. 24 h pour se faire à une nouvelle surface, c'est peut être un peu just, non? Mais cette défaite inéluctable n'a pas l'air de l'affecter plus que ça. Ni son camps d'ailleurs.

Résultat final: 6/2 6/3 6/2. Le match a durer 1h30... Gastón quitte difficilement le cours car on joue un tie-break chez Pat et personne ne veut s'écarter pour le laisser passer! Chang décide de prendre son mal en patience , et signe des autographes sur place en attendant que l'australien daigne gagner le set. Moi aussi, je reste là, contrainte et forcée. Mais plus le temps passe et moins j'aurai de chances de voir un bout du match de Sanguinetti...

Ca y est, Rafter a gagné le tie-break (9/7). Pour moi, direction le court 11. C'est le court le plus reculé de l'enceinte. Ambiance intime assurée!!
Je trouve une très bonne place, assise de surcroît. Parfait. Le hic c'est que Sanguinetti est mené 2 sets à rien; il vient de perdre le 2ème au tie-break, c'est donc un match accroché.
Je n'avais jamais vu jouer l'italien. Mais je vais me rattraper! A Roland Garros, il a dû abandonner contre Pioline au 1er tour après avoir fait une chute et s'être blessé à la hanche alors qu'il menait 1 set à rien. (la haine...) Apparemment, il est assez bon sur herbe puisqu'il a atteint les 1/4 de finale ici en 1998. Sur le court, c'est un grand bavard, toujours en train de parler à sa raquette ou d'engueuler les arbitres. Tout ce que j'aime quoi. (un teigneux, comme Ivanisevic et Ríos !!). Faut le voir s'agiter pendant les changements de coté: et il plie sa serviette, et il la déplie; et il demande de l'eau au ramasseur, et il se lève en prendre lui même. Un spectacle continu...
Depuis que je suis arrivée (ce n'est qu'une constatation!), son jeu fait merveille et il gagne le 3ème set. Grande Davide!!

Deux sets à un pour Bower donc. A certains moments, on sent qu'un grand match se joue. Et là, c'était le cas. Les 2 joueurs étaient transcendés. Bower ne voulait surtout pas perdre le 4ème set et Sanguinetti sentait qu'un 5ème lui serait favorable. Lutte acharnée, combat sans pitié... public survolté. Le match des championships se déroule peut être sous mes yeux !! Allez Davide !!
Un mot sur son adversaire, Justin Bower. C'est un jeune excité avec un look assez, heu, hideux est le mot... Il a les cheveux décolorés, des coups de soleil sur les jambes et une façon énervante de manifester son engouement. (de la part de Sanguinetti, c'est beaucoup + élégant. Pas de parti pris!!).
Les joueurs n'arrivent pas à se départager à la "régulière." 6/6, tie-break. Capital. Tension des 2 cotés... on sent que Bower est au bord de la rupture.
2 points à 1 pour Bower. Sanguinetti sert. Point acharné. Il doit faire une longue course pour récupérer une balle et, MALHEUR, il glisse et tombe lourdement. Il crie un "No" dans sa chute qui a du s'entendre à plusieurs courts d'ici (et qui m'a glacé le sang... Davide, qu'est ce que t'as??!!!)...Silence de mort dans le public... il ne se relève pas. Un juge de ligne va voir ce qu'il a. L'arbitre de chaise y va aussi. Sanguinetti pleure de rage (ou de douleur...), toujours allongé par terre. C'est clair qu'il est touché au même endroit qu'à Paris... L'arbitre prend son talkie walkie pour appeler un "trainer", précisant bien que le joueur "is still lying on the court".

Davide essaie de se mettre debout. Il ne peut pas s'appuyer sur le coté atteint. Le trainer arrive enfin et le fait s'allonger sur le ventre pour lui faire des étirements qui ont l'air très douloureux et ainsi évaluer la blessure (règlement ATP). Ceci fait, il demande à l'arbitre un break de 3 minutes pour traitement médical.

Il s'active sur le corps de Davide: massage, stretching. Et surtout, il essaie de le calmer car le joueur est dans une colère monstre... je l'entends dire que ça lui arrive toujours en Grand chelem et que c'est vraiment affreux. Tu m'étonnes...
Le jeu reprend, après une pause qui a dû durer 10 mn depuis la chute. Le pauvre Davide peut à peine marcher. Mais l'italien est fière, et l'italien n'abandonne pas. (à Roland, il avait encore tenu un set avant de finalement jeter l'éponge!). C'est beau la bravoure... ( ). Mais la fin de ce tie-break n'est qu'une formalité pour Bower qui n'a qu'à mettre la balle dans le court. 7 points à 1... victoire de Bower, défaite de Sanguinetti dans une atmosphère assez spéciale. Le match avait atteint une telle intensité jusqu'au début du tie-break qu'une fin si triste a un peu refroidi tout le monde, même les supporters sud-africains. Même pas d'applaudissement à la fin du match, tout le monde attend de voir ce que va dire le kiné à Sanguinetti. J'ai pas entendu, mais ça n'avait pas l'air très rassurant pour la suite. Quand j'ai quitté le court, il était effondré sur un banc avec son entraîneur. Courage Davide! A défaut de gagner un match, tu as gagné une fan... (je sais, c'est pas comparable...).

Il faut absolument que je trouve un endroit calme pour me remettre du choc Sanguinetti... j'opte pour les practice courts. C'est pas vraiment l'endroit le plus calme, mais c'est sûrement l'endroit le plus sympa.
J'y vois Hingis, Davenport, Norman, Enqvist... que des inconnus, quoi. (heu, humour, je précise; ne m'envoyez pas des mails d'insultes !!). Bon, ça me plaît pas ici, faut que j'aille ailleurs.

Je décide d'aller voir le match de Marat Safin qui joue contre Galo Blanco. C'est sur un court où il y a quelques tribunes et je n'ai aucun problème à trouver une place (non, ce n'est pas une obsession!). Le russe mène déjà 1 set à zéro, et les 2 sets suivants ne sont qu'une formalité. Pendant le match, j'aperçois Hicham Arazi qui se balade sur la terrasse des joueurs. Oula, faut pas que j'oublie d'aller à son match quand même!

(photo ci-contre: Sourire de Marat après un coup exceptionnel de Blanco. Remarquez son placement de jambes!!)

 Bravo Marat. Je décide de me rapatrier du coté du court 11 où Hicham doit jouer après un match entre Barbara Schwartz et Lucy Ahl. Je ne sais pas du tout si ce match est sur le point de finir, mais en aucun cas je ne voudrait manquer les débuts d'Hicham sur le gazon, alors je suis prête à faire des concessions et voir les derniers jeux des demoiselles. (aplaus)
Je suis donc de retour sur court où le matin j'avais vu la défaite de Sanguinetti. J'espère que ce court ne va pas être fatal à Hicham! Je m'installe à un changement de coté. Puis je regarde le score, quand même. Et là, Aaaahh. Elles n'ont même pas encore commencé! Ce n'était que l'échauffement. Bon, j'espère juste qu'elles ne vont pas jouer un marathon et que ça va être bouclé en 2 sets... A priori, Schwartz est la meilleure, elle a quand même fait un 1/4 l'année dernière à R.G. Mais un tout autre scénario se joue et Ahl mène rapidement 4 jeux à O. Bon, allez, une roue de bicyclette et qu'on en finisse! Mais l'allemande ne voit pas les choses de la même façon et fait appel au soigneur pour une douleur au bras. Le jeu est interrompu en attendant qu'il arrive. Et il n'arrive pas... j'entend que la superviseuse (féminin de superviseur?) dit à Schwartz que 4 courts ont demandé son intervention avant, et qu'il faut attendre son tour. C'est pas vrai, y a bien quelqu'un qui a son brevet de secouriste dans le coin pour lui dire qu'il n'y a qu'une solution pour son bras, l'amputation! Qu'on en finisse!! Je veux voir Hicham! Plus le temps passe et plus je me dis que ce court est maudit; après Sanguinetti qui se blesse ici même ce matin, c'est au tour de l'allemande. Hicham, va falloir faire gaffe!
Finalement, 1/4 heure après, le traineur arrive enfin et lui fait un gros bandage. Schwartz perd le 1et set 6/O, puis le 2ème 6/2.

Ca y est, ça va être au tour d'Hicham. Dans les "tribunes", je reconnais 4 jeunes anglaises qui étaient là aussi l'année dernière pour le match d'Hicham contre Paul Haarhuis. Elles ont toujours leur camescope et leur panneau "Hicham go wild". C'est beau la fidélité...
Le premier joueur a arrivé sur le court est Igor Gaudi. Je ne savais que c'était lui, mais depuis hier je n'arrête pas de le croiser dans le stade. C'est un sosie d'un gars qui jouait dans "la boum"(top référence!). Hicham arrive un peu plus tard, hyper concentré. Tant mieux, il ne faudrait pas qu'il nous refasse le coup de l'année dernière où il était passé complètement à coté de son match, en le balançant même sur la fin.

Ci dessus: Arrivée. Concentré Hicham!!

ci-contre: après le match, les fans !

Le match commence, dans une ambiance assez intime; le clan de l'italien est assez bruyant, mais rien de bien enthousiasmant. Hicham prend rapidement le dessus sur Gaudi. Younes El Ayanaoui vient lui apporter son soutien.
Premier 6/2 pour Hicham qui maîtrise tout parfaitement. Son adversaire est un lucky loser, c'est à dire un joueur qui n'a pas passé le stade des qualifications mais qui a été repêché après un forfait de dernière minute. Et oui, Gaudi a bénéficié du forfait de... Marcelo Rios. Dire qu'il y aurait dû y avoir Marcelo sur ce court, à la place de ce joueur insignifiant... (aigreur!). Un match Arazi/Rios, le pied. Même si sur gazon ça n'aurait sûrement pas atteint des sommets... mais Marcelo n'a pas voulu tenter l'aventure londonienne. Ca fait quand même la 2è année qu'il fait le coup...
Bon, au lieu d'imaginer un match virtuel je me reconcentre sur le match réel. Hicham joue bien. Il se permet même quelques fantaisie, comme des coups entre les jambes... quel talent! Deuxième set pour lui, 6/4. Rien à dire, il maîtrise dans tous les compartiments du jeu. Igor Gaudi a l'air un peu dégoûté... et c'est pas fini, il se prend un 6/O dans le set final... Dommage Igor. Bravo Hicham!! Ca me fait plaisir de te voir gagner!!
L'année dernière, les anglaises n'avaient pas osé lui demander des autographes; mais cette année, c'est différent, il à l'air très amical et elles osent même lui parler. Bravo les filles, tout arrive! Elles lui disent qu'il a fait un match "perfect" et qu'elles espèrent le voir rapidement sur le court central de Wimbledon. Il répond qu'il ne sait pas vraiment quand ça arrivera...
Tout le monde félicite Hicham. Le clan marocain est là aussi et lui fait quelques blagues...

Les matchs sont finis un peu partout. Les courts d'entraînement sont arrosés pour la nuit. Pour une fois où ils ne l'ont pas été de façon "naturelle"!
Je quitte Wimbledon sans savoir encore si j'y reviendrait cette année. Tout dépend de l'emploi du temps d'une amie londonienne. Soit on y retourne ensemble le lendemain, soit je reviendrai peut être le jeudi. Mais maintenant que Nico, Goran , Davide et Gastón ont perdu , j'ai moins d'intérêt à suivre le tournoi. (ça, c'est ce que je me disait à ce moment là!)

 

Résumé (pour les flemmards) Hicham se fait bien au gazon, Arnaud Clément est un casseur de rêves, Gaudio est argentin et Sanguinetti est ... pas de mot assez fort... 

 

Compte rendu du 1er jour EN LIGNE !!!

Compte rendu du 3ème jour EN LIGNE !!! (plein de bonnes surprises: Lapentti, Arazi, Koenig, Norman, Agassi...)

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