Message important: Marie.Web.World a décidé de donner leur chance aux petits jeunes qui n'en veulent. C'est donc Émilie qui tient pour la journée de dimanche les rennes du site. Marie décline toute responsabilité sur les propos tenue par Émilie. Toute ressemblance avec des personnes jouant ou ayant joué au tennis sera purement fortuite...
Plus sérieusement, je remercie Émilie pour sa généreuse contribution!

"Arrivée "tardive" (10 h 30) au POPB. Le temps est magnifique, pourtant, je m'apprête à m'enfermer pour la journée, et volontairement en plus ! Avec quelques autres futurs esclaves de la caverne bercyenne, nous prenons un dernier bain de soleil, tout en regardant paresseusement passer quelques joggers matinaux. Tiens, Andrei Pavel! "Qui ça ?" me lance-t-on depuis la masse inculte déjà assemblée devant les barrières. "Personne !" Laisse béton. Tiens, mais ça ne serait pas Ivanisevic là-bas? Peut-être bien. Mon handy-phone se manifeste, sonnant haut et fort l'hymne italien au milieu d'un parterre de supporters franchouillards (2 chocs franco-français obligent). C'est MarieWebWorld, elle bosse, elle ne viendra pas. "Oui, mais je viens de voir Goran faire son jogging" (vous remarquerez que je suis beaucoup plus affirmative quant à l'identité du grand jogger brun que quelques lignes plus haut). Ni une ni deux, Marie décide de se jeter dans les transports en commun, je raccroche en me sentant un chouia coupable. Alea jacta est.

Les vigiles ouvrent enfin les barrières et vérifient consciencieusement le contenu de nos sacs à dos. Une dame prend un air de James Bond Girl en nous disant que ELLE, elle sait pourquoi on fouille nos cabas. Je n'ose avancer l'hypothèse du plan Vigipirate renforcé... Elle nous déclare qu'Agassi a reçu des lettres de menaces, et qu'elle espère quand-même le voir jouer aujourd'hui. Je ne me sens pas le courage de lui dire qu'il ne viendra pas, et que de toute façon, il y avait assez peu de chance (euphémisme!) de le voir aux qualifs. Je n'ai qu'une obsession : foncez sur le court n°2. Nous ne sommes même pas une dizaine, on ne se battra pas pour les places, une fois de plus! Personne n'aime ce court ou quoi? Comme la veille, il est surchauffé, et émet des bruits plus que suspects, un peu comme si la bête du Gévaudan respirait dans les conduites d'aération.

Il s'agit très certainement du plus match des qualifications! Ca bataille dur entre ces deux fortes têtes. Au fur et à mesure, le court se rempli, et à la fin, il est presque plein. Ma, che caldo! Ils ont la rage tous les deux, ils veulent tous les deux plus que tout se qualifier pour le dernier grand tournoi de l'année.

Les échanges sont très longs et très beaux. Pas du fond de court, non non. Il y a des amorties, des lobs, des smashs. Mais les deux hommes sont tenaces et se lancent après toutes les balles, mêmes les désespérées. Il n'est pas rare qu'à la fin d'un échange, le pauvre Luzzi (visiblement un rien asthmatique) face le tour de sa moitié de terrain en reprenant bruyamment son souffle. Personnellement, j'ai eu peur qu'il y reste!

Les deux premiers sets se concluent au tie-break Le premier est pour Luzzi, le second pour Russell. Russell est certainement celui qui a le plus de facilités sur ce revêtement, parce que, tout comme la veille, Federico tente désespérément de glisser sur le Teraflex! Non, Federico, non penso che sia possibile!

Les deux joueurs commencent à fatiguer et font venir à tour de rôle le kiné qui les masse avec une espèce d'onguent qui donne au court n°2 des odeurs d'écurie! Ajoutez la bête du Gévaudan qui respire toujours au-dessus de nos têtes... c'est pas de tout repos Bercy!

Le spectacle est haletant, ce qui est en grande partie dû au caractère des deux joueurs : des têtes de cochon râleurs, ce qui, personnellement m'amuse énormément. De ce point de vue, Mikaël est en petite forme aujourd'hui, par contre, Federico y va crescendo. On commence par de petits "Mama mia" lors du premier set. Le début du second est rythmé par des "Merda". Dans le second tie-break, il n'en peut plus, il sort enfin son premier "ma, che cazzo". Il manque d'assassiner une famille qui fait traîner son paquet de chips depuis deux heures (et vas-y que je le triture dans tous les sens, et que je croque chaque chips en faisant un max de bruit).

L'Italien finit par enlever le dernier set 6/3 dans une assez grande tension après qu'il se soit un peu (beaucoup) foutu de la gueule de l'Américain. En effet, Russell avait préparé une amortie qui a échoué dans le filet. Désappointé, il a émis une série de sons, genre "ah ah ah". Luzzi a aussitôt répété ces "ah ah ah" en forçant sur les aiguës et en adressant à son adversaire du jour un rictus peu aimable dont il a si bien le secret. Une vraie tête à claques. J'adore ça!

Que d'émotions! Trois heures de match... Il est grand temps de nous jeter sur nos sandwiches!

Je vous préviens les gars, ça va être dur de passer après!!!

Premier soulagement : Attila porte un autre polo, il en a au moins deux!

Le premier set est à sens unique, il est plié 6/1 en une petite dizaine de minutes au profit du Hongrois. Savolt nous fait une brillante démonstration de tout ce qu'il sait faire, on en serait presque à se demander pourquoi est obligé de passer par les qualifs! (Je sais, j'en rajoute un peu, mais je suis obligée, mesdames et messieurs, sinon, je ne suis pas publiée). Bon, Christophe, il serait peut-être temps de se réveiller, il est 15 heures, allez mon gars!

Le Belge, blessé dans sa fierté (?), se réveille et engrange le second set 6/3. Cette deuxième manche a dû durer à peine 5 minutes de plus que la précédente! Ca nous change du duel italo-américain!

Bon, les gars, j'ai payé 60 F, j'en veux pour mon argent, on joue en même temps que son petit camarade!

Attila profite de l'arrêt à la fin du second set pour se changer. Il a donc un troisième polo! Yeah! Par contre, il se sent obligé de rentré le dit polo - comme toujours- dans son short (c'est du meilleur effet!), ce qui nous donne l'occasion de constater -bien involontairement, enfin, on fera comme si ;-)- que le sieur Savolt porte des slips kangourous. Attila, tire moins sur ton short la prochain fois!

Nos deux amis se réveillent durant le troisième set : enfin, ils sont aware en même temps! Ils bataillent plus, font de plus beaux points, montent au filet au lieu de se contenter de renvoyer la balle. Mais, Christophe fut plus fort qu'Attila, qui cède la dernière manche 6/4, et par là-même, le match. C'est Marie qui va être déçue!

Tiens, en parlant de Marie, où est-elle?

[ censuré]

Plus tard, dehors :
Il y a beaucoup plus de monde que la veille! Une adolescente, qui ne doit pas avoir plus de 14 ans, et que j'ai déjà repérée en train de soutenir Luzzi puis Savolt, vient nous parler en entendant parler d'Ivanisevic dans notre conversation. Elle déclare qu'elle irait bien le violer dans un buisson. Nous sourions gentiment, prenons nos affaires, et partons telles des crabes nous placer un peu à l'écart, if you see what I mean... La pêche n'est pas miraculeuse, c'est la moins qu'on puisse dire! Les joueurs intéressants passent en coup de vent (Carlos Moyà saute de sa voiture officielle directement dans le POPB puis prend ses jambes à son coup) ou jouent à celui qui est over-booké (re-Grosjean avec re-portable).

Pour tout dire, le spectacle est à l'extérieur : une fan de Clavet (si si!) l'attend avec immensément de patience (es-tu toujours là-bas?), les gens passent et nous posent des questions, genre :

" Vous attendez qui?

- Ceux qui voudront bien sortir!

- C'est-à-dire?

- Ba, les joueurs engagés dans les qualifs, ou ceux du tableau princinpal qui viennent s'entraîner ou manger, etc.

- Ah... (air de profonde incompréhension)

- Oui, genre Ivanisevic, Safin, Kuerten (toujours le même air) ... ou Agassi s'il avait joué!

- Ah, oui, Agassi! .... Mais, dites-moi, c'est pour quel spectacle exactement?"